Abbaye de Royaumont
Encadrement : Alexei Lubimov pianoforte et piano moderne, Elizaveta Miller pianoforte, Olivier Fourés et Jeanne Roudet musicologues
Dates : du 22 au 26 avril 2015
Clôture des candidatures : 13 février 2015
Cette formation se concentre sur la première période des sonates composées entre 1794 et 1802, de l’opus 2 à l’opus 31, une autre formation en 2016 étudiera les sonates plus tardives. Alexei Lubimov, porteur d’une forte tradition héritée de Heinrich Neuhaus au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, a su intégrer les questions contemporaines du choix des instruments historiques et l’expérience de la création contemporaine allant de Cage à ses contemporains russes dans son interprétation.
Olivier Fourés, musicologue intéressé par l’évolution des formes aux temps baroque et classique apportera son érudition et sa réflexion danse / musique pour analyser ces sonates. L’analyse rythmique des compositions de Beethoven, tant de leurs mouvements “rythmiques”, comme les scherzi, que ceux de natures plus abstraites, révèle une relation complexe, ambiguë et remarquablement développée, entre l’écriture musicale et la notion d’appui en général. La danse, voire le geste, même manipulés ou dénaturés, constituent inévitablement la base de cette relation.
L’étude de cette caractéristique fondamentale du style de Beethoven aidera non seulement à apprécier, et à revoir sous un angle inhabituel, le concept créatif général du musicien, à ouvrir des pistes dans le cadre d’atelier pratiques, quant à l’interprétation de ses compositions, mais permettra aussi de réfléchir sur la nature d’une Révolution. En effet, on présente souvent l’œuvre de Beethoven comme l’une des ruptures les plus radicales de l’Histoire de la musique. Sa propre identité, ainsi que l’influence incontournable qu’elle exerça sur l’ensemble de la création musicale postérieure, témoignent d’une originalité et d’une autorité conceptuelle exceptionnelle.
À l’aube d’une époque où la musique d’avant-garde s’éloignait radicalement, pour la première fois et pour presque un siècle, de la musique de ballet et de danse, il est intéressant de se demander quel fut le rôle de Beethoven dans cette distanciation. Est-il possible qu’un compositeur, dont l’une des symphonies sera considérée par Wagner comme “l’apothéose de la danse”, soit l’instigateur de ce phénomène remarquable? Quels auraient étés ses motifs?
Jeanne Roudet proposera une conférence sur la place de Beethoven dans l’essor du romantisme et une autre sur l’idée de fantaisie portée à un climax exceptionnel dans le cadre de l’opus 27.
L’accès à des pianos anciens et modernes permettra d’approfondir ces choix interprétatifs.
Responsables
- option "Musique Classique-Romantique"
Jeanne ROUDET, Maîtresse de conférences
- option "Musique baroque"
Théodora PSYCHOYOU, Maîtresse de conférences
- option "Musique médiévale"
Isabelle RAGNARD, Maîtresse de conférences